1.0 Introduction
Le papayer (Carica papaya L.) appartient à la famille des Caricacées. Il est probablement originaire du Mexique ou du Costa Rica et a été noté à Maurice vers le milieu du dix-huitième siècle. La papaye est un fruit très apprécié en dessert pour sa saveur et sa valeur nutritive; elle peut aussi être consommée verte en salade, achard ou gratin.
Il est difficile d’estimer la production locale de la papaye parce qu’elle provient principalement des arrière-cours. Cependant, la demande est croissante surtout pour le type solo. La papaye a une valeur commerciale élevée et stable dans les grandes surfaces commerciales et elle est très prisée dans les hôtels. De plus, elle se prête bien à la transformation.
Le papayer s’adapte en culture intercalaire dans les vergers (litchier, manguier, agrume,…) pendant les deux premières années.
Il est difficile d’estimer la production locale de la papaye parce qu’elle provient principalement des arrière-cours. Cependant, la demande est croissante surtout pour le type solo. La papaye a une valeur commerciale élevée et stable dans les grandes surfaces commerciales et elle est très prisée dans les hôtels. De plus, elle se prête bien à la transformation.
Le papayer s’adapte en culture intercalaire dans les vergers (litchier, manguier, agrume,…) pendant les deux premières années.
1.1 La botanie de la plante
Le papayer est une plante herbacée, pérenne qui peut atteindre 6 à 8 mètres de haut. Le tronc, marqué de cicatrices foliaires, est non-ramifié et porte des feuilles palmées qui sont groupées au sommet. Le papayer existe sous trois formes sexuelles : le mâle, la femelle et l’hermaphrodite.
Le papayer mâle porte ses fleurs en panicules au bout de pédoncules de 25 à 100 cm de long et ne produit pas de fruit car les fleurs ne portent que des étamines (organe mâle, producteur de pollen).
La plante femelle porte des fleurs femelles ayant seulement un pistil (organe femelle). Ces fleurs produisent des fruits arrondis. La plante hermaphrodite porte des fleurs bisexuées ayant des étamines et un pistil; les fruits sont ovoïdes ou piriformes.
1.2 La composition et la valeur nutritive de la papaye
La papaye est une bonne source de carotène, précurseur de la Vitamine A et elle à une quantité appréciable de vitamine C et de calcium.
Composition de la pulpe mure fraiche (par 100 g)
Composant Quantité
Eau – 87 g Fibres – 0.58 g Energie – 192 KJ
Potassium – 183 mg Magnésium – 21 mg Calcium – 30 mg
Phosphore – 12 mg Vitamine A – 1093 IU Vitamine C – 84 mg
Source: Nakasone H.Y. and Paull R.E., 1999. Tropical Fruits.
2.0 Exigences agro climatiques
Le papayer requiert un climat chaud (21-30 °C) et humide. Des températures basses (<17 °C) peuvent modifier les fleurs hermaphrodites en fleurs mâles, entraver la fécondation et retarder la maturation des fruits. Une pluviométrie minimale mensuelle de 100 mm est requise pour une bonne pousse. Au-delà de 1500 mm de précipitations annuelles, les problèmes phytosanitaires deviennent difficiles à surmonter pour la plupart des variétés.
Le papayer préfère un sol léger qui draine bien. Les sols rocailleux du Nord et de l’Est sont appropriés. Les sols lourds et humides sont à éviter pour diminuer le risque de pourriture du collet.
Le pH doit être préférablement entre 5.5 et 6.5. A un pH de moins de 5.0, le développement des jeunes plants est retardé et le taux de mortalité est élevé. Dans de tels sols acides, un apport de chaux au taux de 600 kg/ha (300 g/fossé) ou de ciment au taux de 300 kg/ha (150 g/fossé) doit être effectué dans les fossés avant la plantation.
3.0 Le brise-vent
Les papayers étant très sensibles au vent, des brise-vents constitués d’arbres ayant un développement rapide et un bon ancrage (filao, acacia, jacquier,…) doivent être plantés autour du site choisi. Sur des sites exposés, des vents de 65 kmh-1 ou plus peuvent déraciner les papayers surtout si la terre a été ramollie après des grosses pluies.
4.0 Les variétés
Pour une exploitation commerciale, il est recommandé de planter les variétés Waimanalo et Exotica qui sont du type «Solo», c’est à dire, les arbres sont hermaphrodites ou femelles. Leurs fruits ont un poids variant de 400 à 800 g et une chair orange, ferme et très sucrée.
Des variétés hybrides produisant des gros fruits fermes sont aussi disponibles. Elles sont particulièrement appropriées pour la transformation.
| . | Waimanalo | Exotica |
|---|---|---|
| . |  |  |
| Poids du fruit (kg) | 0.40 - 0.45 | 0.50 - 0.80 |
| Forme du fruit | arrondie ou piriforme | |
| Couleur de la chair | Orange | |
| °Brix | 11.0 - 15.0 | |
5.0 La propagation
Le papayer se propage par semences. Ces semences sont produites par auto fécondation des fleurs bisexuées provenant de plantes hermaphrodites saines et très productives. Les variétés hybrides ne doivent pas être utilisées pour la production des semences.
A la Station de Barkly du Ministère de l’Agro-Industrie et de la Sécurité Alimentaire, on peut se procurer de semences ou de plantules de la variété Waimanalo. Pour les variétés hybrides, les semences sont introduites et vendues par des firmes commerciales.
5.1 La technique de production de semences
- Sélectionner la variété d’une lignée pure (non hybride).
- Choisir une plante hermaphrodite c.à.d. qui produit des fleurs bisexuées. Elle doit être vigoureuse, exempte de maladies et d’insectes ravageurs et portant des fruits types de la variété (photo 1).
- Choisir une fleur bisexuée avant qu’elle ne s’ouvre. A ne pas confondre avec les fleurs mâles si elles sont présentes. Celles-ci sont plus petites avec des pistils rudimentaires (photo 2).
Photo 1 Photo 2
- Eliminer les fleurs avoisinantes à l’aisselle de la même feuille, si présentes (photo 3).
- Enfermer la fleur bisexuée avec précaution dans un petit sac en tissu qui est retenu à l’aide d’une corde (photos 4 et 5).
Photo 3 Photo 4 Photo 5
- Enlever le sac après 3 semaines quand le fruit sera formé.
- Placer une étiquette pour identifier le fruit ensaché (photo 6).
Photo 6 Photo 7 Photo 8
- Récolter le fruit mur après 4 à 6 mois dépendant de la variété.
- Couper le fruit en deux et enlever les graines avec une cuillère.
- Laver les graines dans un tamis (photo 7).
- Frotter légèrement pour enlever la couche gélatineuse qui entoure les graines et rincer les copieusement.
- Etaler les semences en une fine couche et laisser sécher dans un endroit bien ventilé pendant 4 à 5 jours à l’abri du soleil et des oiseaux. Retourner les semences occasionnellement pour un séchage uniforme (photo 8).
5.2 Le stockage de semences
Vérifier le taux de germination des semences séchées avant de les stocker. Une cinquantaine de graines sont semées dans un récipient contenant de la terre humide. Le pourcentage de germination est déterminé par le nombre de graines qui aurait germé après 2 à 3 semaines. Un taux de germination de plus de 80% est souhaitable.
- Stocker les semences séchées dans un conteneur hermétique, de préférence un sac en plastique ou en aluminium.
- Conserver les conteneurs dans un endroit sec à une température de 7 à 10 °C. Les semences bien séchées et stockées dans des conditions optimales peuvent être conservées pendant plus d’une année.
5.3 Le semis
On peut obtenir environ 2,000 plants en semant 150g de semences ayant un taux de germination de 80%.
Avant d’être semées, les graines sont traitées avec un fongicide tel que le Thiulin à la raison de 0.3g pour 100g de graines pour les protéger contre la pourriture. Elles sont ensuite semées dans des sacs en plastique de 25 cm de haut et de 15 cm de diamètre. Ceci évite (i) le gaspillage de semences, (ii) le choc de transplantation et (iii) permet sélection de plantules saines et vigoureuses pour une bonne reprise et une plantation uniforme au champ.
Quelques trous sont percés au fond des sacs et quelques petits cailloux y sont placés pour aider à drainer l’excès d’eau pendant l’arrosage. Les sacs sont remplis avec un mélange contenant 7 parts de terre arable et 3 parts de fumier bien décomposé.
Une graine est semée par pot et celle-ci est recouverte d’un centimètre de terre. Les pots sont placés au soleil à l‘abri du vent. Un arrosage quotidien est effectué. Environ 50 jours après le semis, les plants (20-25 cm de haut) sont prêts pour la transplantation.
6.0 La plantation
La plantation se fait de préférence au début de la saison pluvieuse pour une meilleure reprise et une bonne croissance.
Le papayer est planté à un écartement de 2.5 m x 2.0 m (2,000 plants à l’hectare).
Des fossés de 60 cm x 60 cm x 60 cm sont creusés. Chaque fossé est rempli avec un mélange de terre arable, un panier de fumier et 250 g de fertilisant 13:13:20:2. Un monticule de 15 cm est formé après le remplissage du fossé.
Le plastique est soigneusement coupé et le plant est posé dans un trou creusé sur le monticule. La terre tout autour du plant est tassée. Le collet du plant est dégagé pour éviter la pourriture.
7.0 L’entretien
7.1 La fertilisation
Un mois après la plantation, du CAN (Ammonitrate de Calcium) au taux de 25g par plant est apportée. Ensuite, du 13:13:20:2 au taux de 200g par plant, est appliqué chaque deux mois jusqu’à la première récolte. Subséquemment, la fertilisation est faite au taux de 300g de 13:13:20:2 par plante chaque deux mois. Cet apport régulier d’engrais est très important afin d’assurer l’émergence de nouvelles feuilles. Le papayer a le potentiel de produire une fleur, et donc un fruit, à l’aisselle de chaque feuille. Plus il y aura des feuilles, mieux seront la floraison et la fructification.
7.2 Le contrôle de mauvaises herbes
- Désherbage manuel
Quand les plants sont encore jeunes, le désherbage se fait manuellement parce qu’ils sont très sensibles aux herbicides. Ainsi, deux à trois désherbages manuels seront nécessaires.
- Contrôle chimique
Quand les plants auront plus de six mois, on pourra avoir recours aux herbicides. Toutefois, on prendra soin de pulvériser par temps calme, en absence de vent et d’utiliser un ‘cache’ afin de protéger les papayers contre l’entrainement des herbicides appliqués.
En pré-émergence d’herbe: DCMU 80% @ 3.5 L/ha (1.5 L/arpent)
En post-émergence d’herbe: Basta @ 7.5—10.0 mL/L d’eau (1.5—2.0 L/arpent)
7.3 Le paillage
Le paillage consiste à recouvrir La terre d’une litière de feuilles sèches.
Ce paillage
- contrôle les mauvaises herbes.
- maintient l’humidité du sol en réduisant l’évaporation.
- apporte des éléments nutritifs au sol lors de sa décomposition.
Toutefois il faut éviter que le paillis soit en contact avec le tronc du papayer afin de prévenir la pourriture du collet.
7.4 L’irrigation
Immédiatement après la plantation, il faut irriguer avec 5 L d’eau par plant. Pendant la première semaine, l’apport en eau se fait chaque deux jour. Le volume d’eau est augmenté par rapport à la croissance du papayer pour atteindre 90 L à 240 L d’eau par arbre par semaine, dépendant de la pluviosité. Le système d’irrigation idéal pour le papayer est le goutte-à-goutte avec un goutteur par arbre pendant les premiers 3 à 4 mois et deux par la suite.
7.5 La culture intercalaire
La culture intercalaire peut être envisagée pendant les 7 premiers mois afin d’optimiser l‘espace disponible et de prévenir la pousse de mauvaises herbes. On peut cultiver par exemple, le haricot, le concombre ou autres cultures à cycle court.
8.0 Le rajeunissement du papayer
Un papayer trop haut peut être rabattu en le coupant à 1 m du sol. Le tronc, étant creux, la surface coupée est protégée avec du plastique, de préférence noir. Ceci évite l’accumulation d’eau dans le tronc qui peut entrainer la pourriture de l’arbre. Après quelques semaines, les nouvelles pousses sont enlevées laissant une ou deux des plus fortes. Ainsi, après cette opération, un nouvel arbre sera formé avec une ou deux pousses latérales. Celles-ci fleuriront après trois mois et seront en production jusqu’à ce que le besoin pour une nouvelle taille de rajeunissement se fasse sentir.
Le rajeunissement est particulièrement recommandé pour les arbres provenant de semences hybrides. On retarde ainsi l’achat de nouvelles semences le plus longtemps possible.
9.0 La protection phytosanitaire
9.1 Les ravageurs
Les principaux ravageurs du papayer sont le tarsonème (mite) et la mouche blanche à ponte en spirale.
D’autres ravageurs tels que l’araignée rouge, le puceron et la cochenille provoquent des dégâts mineurs qui ne nécessitent pas de traitement de pesticides. Ils sont contrôlés naturellement par des prédateurs et d’autres auxiliaires.
Au stade initial de la plantation, les jeunes papayers peuvent aussi subir les attaques des escargots et des lièvres.
- Le tarsonème (Polyphagotarsonemus latus)
Le tarsonème (mite) est un acarien minuscule et incolore qui passe inaperçu a l’œil nu. Les dégâts sont, cependant, repérables.
Le tarsonème attaque les bourgeons et les plus jeunes feuilles du papayer. Ses piqûres provoquent le rabougrissement du bourgeon et la déformation des feuilles. Les fruits attaqués sont décolorés et chutent prématurément. Une forte population peut entrainer la mort du papayer.
Contrôle chimique
Il est important de surveiller le bourgeon terminal de la plante. Dès que les feuilles montrent des symptômes de déformation, il faut traiter les arbres atteints ainsi que les arbres avoisinants afin de prévenir la dispersion des tarsonèmes.
Pendant le traitement, il faut pulvériser le bourgeon sur toutes ses faces. Le seuil pour le traitement d’un verger est quand 10% des plantes sont atteintes. Les acaricides recommandés sont:
Le Vertimec 1.8 EC @ 0.5 mL/L d’eau
ou
L’Oberon 240 SC @ 0.5 mL/L d’eau
ou
Le Mite-No-Mite @ 0.5 mL/L d’eau
ou
Le Microthiol Special 80 WDG @ 5g/L d’eau
Le délai d’emploi est de 3 jours pour les produits sus mentionnés. Le traitement au Microthiol Special 80 WDG doit être fait au-dessous de 28°C.
- La mouche blanche à ponte en spirale (Aleurodicus dispersus)
La mouche blanche à ponte en spirale attaque les cultures horticoles, les arbustes décoratifs aussi bien que les arbres dont le papayer. Les adultes pondent leurs œufs en spirale sur la face inférieure des feuilles et sur les fruits. Les nymphes et les adultes se nourrissent de la sève provocant un affaiblissement de la plante. Les fruits atteints perdent leur valeur commerciale.
La mouche blanche secrète un miellat (solution sucrée) qui favorise le développement de la fumagine, un champignon de couleur noire, qui diminue la photosynthèse et le rendement. Une forte population de mouches blanches peut provoquer la défoliation.
Contrôle: La coccinelle prédatrice, Nephaspis bicolor, se nourrit sur les nymphes et les adultes de la mouche blanche. Ces coccinelles peuvent être produites au laboratoire et lâchées dans des endroits fortement infestés.
Sur des petites parcelles, les feuilles et les fruits atteints peuvent être lavés, de préférence avec de l’eau et d’un détergent (10 mL/L d’eau).
- L’araignée rouge (Tetranychus urticae)
L’araignée rouge (tétranyque) est un très petit acarien de couleur jaune à rouge qui se nourrit de la sève des feuilles du papayer. Les feuilles attaquées prennent une teinte bronzée et tombent. Les coccinelles sont des prédateurs des araignées rouges.
- Le puceron (Myzus persicae)
Le puceron se nourrit de la sève des jeunes feuilles et des fleurs du papayer
- La cochenille (Planococcus citri)
La cochenille est présente sur la feuille et le fruit du papayer. Elle injecte une toxine dans les jeunes tiges qui peut provoquer la décoloration, la déformation et le desséchement.
- Le lièvre
Le lièvre est très friand des jeunes papayers. Ceux-ci peuvent être protégés avec un tube de polyéthylène.
- L’escargot
L’escargot s’attaque aux bourgeons et aux fleurs des jeunes papayers. Les attaques sont plus sévères en temps pluvieux et en présence de mauvaises herbes dans les alentours.
Une bonne sanitation dans le verger et ses alentours diminue l’incidence des ravageurs. Les mesures incluent :
– élimination des mauvaises herbes;
– enlèvement et destruction des feuilles et des fruits infestés.
9.2 Les maladies
Les maladies importantes qui attaquent le papayer à Maurice sont:
- L’anthracnose
Agent pathogène: Colletotrichum spp.
Symptômes : Sur les fruits, on observe des taches huileuses et déprimées qui s’élargissent jusqu’à 5 cm en diamètre. Le champignon peut produire des spores rosâtres au milieu des taches. La pulpe des fruits devient molle et prend un goût amer.
Prédisposition: Température 25°C à 30°C, forte humidité.
Lutte:
- Enlever et détruire les fruits infectés.
- Deux applications de Score 250 EC @5 mL/L d’eau avec du Complément Super @ 0.5 mL/L d’eau a 7 jours d’intervalle suivis de deux applications d’un fongicide à base de cuivre (Champion 77 WP ou Kocide 101) @ 3 g/L d’eau à intervalle de 7 jours et de deux applications de Mancozeb @ 3 g/L d’eau à intervalle de 14 jours. Incorporer un mouillant @ 1 mL/L d’eau à chaque application.
- L’ödium
Agent pathogène: Oïdium caricae
Symptômes : L’oïdium se manifeste par la présence d’une pousse blanchâtre au-dessous des feuilles accompagnée de petites taches jaunes. Eventuellement les taches se nécrosent donnant une apparence de desséchement aux feuilles. Les feuilles infectées se détachent et tombent prématurément.
Prédisposition: Faible pluviométrie, nuits fraiches et température élevées pendant la journée.
Lutte:
- Enlever et détruire les feuilles infectées.
- Deux applications de Microthiol Spécial 80 WDG@3a5 g/L d’eau à 14 jours d’intervalle. Incorporer un mouillant @1 mL/L d’eau à chaque application.
Note: L’application de Microthiol Spécial 80 WDG doit se faire très tôt le matin ou tard dans l’après-midi.
- Asperisporium Black Spot
Agent pathogène: Asperisporium caricae
Symptômes : Des taches noires se développent sur les vieilles feuilles. Ces taches sont circulaires, huileuses et se nécrosent éventuellement. Les lésions sur fruits sont déprimés, circulaires et noires ou marron en couleur. Les cellules sous les lésions se durcissent mais ne provoquent pas de pourriture.
Prédisposition: Présente tout au long de l’année plus particulièrement en hiver.
Lutte:
- Enlever et détruire les feuilles et fruits infectés.
- Deux applications d’un fongicide à base de cuivre (Champion 77 WP ou Kocide 101) @ 3g/L d’eau en alternance avec du Mancozeb @ 3g/L d’eau a 7 jours d’intervalle. Incorporer un mouillant @ 1 mL/L d’eau à chaque application.
- Phytophthora blight
Agent pathogène: Phytophthora spp.
Symptômes: Fonte de semis: La maladie peut causer la perte de plantules pendant les périodes pluvieuses. La fonte de semis se manifeste sur les jeunes plants qui meurent rapidement.
Lésion sur le tronc: Des lésions se développent sur le tronc de l’arbre et pénètrent éventuellement à l’intérieur.
Pourriture des fruits: Sur les fruits, la maladie se caractérise par une pourriture molle. Les fruits se recouvrent avec des mycéliums blanchâtres et tombent.
Prédisposition: La maladie se manifeste par temps humide.
Lutte:
- Enlever et détruire les plantules, plantes et fruits infectés.
- Traiter la base du tronc, le collet de la plante et les fruits avec deux applications de Ridomil Gold Pépite M2 68 @ 3 g/L d’eau a 7 jours intervalle. Il est aussi important de traiter au stade de plantule.
Le délai d’emploi pour les différents produits est:
- Score 250 EC – 14 jours,
- Champion 77 WP – 14 jours,
- Kocide 101 – 14 jours,
- Mancozeb – 14 jours,
- Microthiol Spécial 80 WDG – 3 jours et
- Ridomil Gold Pépite M2 68 – 14 jours.
10.0 Le rendement
L’arbre peut continuer à produire pendant 4 à 5 ans. Toutefois, pour une plantation commerciale, il est préférable de renouveler la plantation ou rajeunir les arbres après deux ans car ceux-ci deviennent trop hauts pour la cueillette et les traitements.
Pendant les deux années de production, un papayer peut produire 60 à 80 fruits, qui est équivalent à une production de 120,000 – 160,000 fruits/ha (48.0 à 64.0 tonnes/hectare).
11.0 La récolte
La récolte débute 9 à 12 mois après la transplantation. Les fruits doivent être récoltés au premier signe de jaunissement à la base jusqu’à un quart de fruit coloré. Ceux récoltés trop tôt, c‘est à dire, complétement vert ne murissent pas bien et sont généralement moins sucrés avec une chair peu colorée.
11.1 L’après récolte
La qualité des fruits commercialisés va dépendre des conditions de la récolte. Ainsi il est recommandé de manipuler les fruits avec beaucoup de soin et:
- De récolter les fruits pendant la période la plus fraîche du jour, tôt le matin ou tard dans l’après-midi quand la température des fruits est la plus basse.
- De ne pas exposer les fruits récoltés au soleil. Aussitôt récoltés, les transférer fa l’ombre dans un endroit frais, à l’abri des courants d’air.
- D’utiliser des conteneurs:
- rigides, pour que les fruits puissent résister aux chocs pendant leur manutention,
- propres pour éviter la contamination,
- aérés pour empêcher le surchauffement des fruits et
- à surface lisse ou doublés à l’intérieur avec des feuilles, du papier ou du plastique pour éviter toute blessure qui pourrait occasionner des pourritures.
- D’arranger les fruits de façon à réduire leur mouvement pendant le transport, et de ne jamais remplir au-delà de la capacité des conteneurs.
12.0 La conservation
La papaye peut être conservée entre 12 et 16°C (optimale 12°C). Le stockage à des températures inférieures à 10°C doit être évité car les fruits sont sensibles au froid et les dégâts (taches noires et pourriture) sont visibles quand ils sont retournés à température ambiante.
13.0 La transformation
Les papayes mûres peuvent être transformées en confiture, marmelade, fruit au jus, pâte de fruits, nectar et fruits séchés. Les papayes vertes peuvent être également transformées en fruit cristallisées et achards.
Ces produits sont très appréciés pour leurs goûts, valeur énergétique et richesse en vitamine A.